Découvrez les amphibiens du parc de Parilly

Le Parc de Parilly est connu pour être un des rares sites du département du Rhône à accueillir trois espèces d’amphibiens pionniers : le Pélodyte ponctué, l’Alyte accoucheur et le Crapaud calamite.

Mare du théâtre de verdure © Métropole de Lyon – Claudine Gadoulet

Un étroit partenariat est en place depuis plusieurs années avec la LPO (Ligue de protection des oiseaux) qui a réalisé un état des lieux en 2017, et qui suit, depuis, leur évolution. En 2022, ce suivi a de nouveau démontré l’efficacité des mares créées ces dernières années, en dépit du contexte de sécheresse, avec un déficit d’eau notable dans les mares au printemps et durant l’été. En 2022, la LPO a suivi huit points d’eau dans le parc de Parilly arrivant à la conclusion qu’en dehors d’une d’entre elles, toutes les espèces voient leurs effectifs augmenter (Pélodyte ponctué, l’Alyte accoucheur, Crapaud calamite et Grenouille verte), avec parfois des progressions spectaculaires autorisant un certain optimisme pour l’avenir.

Création d’une mare © Métropole de Lyon – Margot Le Tacon

Création de mares

Pour contribuer à l’extension de la trame bleue, depuis quelques années le parc métropolitain de Parilly s’est fixé comme objectif de créer une mare par an dans son enceinte. Le maillage ainsi créé facilite les déplacements et la reproduction de la faune des milieux humides, et favorise les petits mammifères, chauve-souris, et autres animaux, attirés par les points d’eau et les ressources alimentaires potentielles.

Le choix de l’emplacement de chaque nouvelle mare repose sur plusieurs facteurs environnementaux : relief, écoulement des eaux pluviales et nature du sol. Ainsi, en mai 2022, les équipes du parc ont créé une nouvelle mare allée du Rossignol, dans une zone où les eaux pluviales avaient tendance à stagner. Cette nouvelle mare représente une zone tampon permettant de collecter ces eaux pluviales et constitue un point d’eau appréciable pour les petits mammifères qui pourront venir s’abreuver pendant les périodes de sécheresse. La pose de ganivelle autour de la mare permet de limiter le piétinement par les usagers (sportifs, promeneurs …). L’installation d’une végétation rivulaire et un semis de prairie ont été réalisés cet automne afin de ne pas laisser le sol à nu et de favoriser le développement des insectes auxiliaires par un mélange de graines adapté et spécifique.

Têtards © Métropole de Lyon – Margot Le Tacon

Rendez-vous à la belle saison prochaine pour observer ce nouvel espace de biodiversité !

Entretien des mares

La LPO accompagne les agents du parc de Parilly par des préconisations permettant de gérer au mieux l’ensemble de ces points d’eau. Ainsi, une attention toute particulière doit être portée à l’accumulation de matière organique dans le fond des mares et à la colonisation par des végétaux hydrophytes, comme les iris d’eau, massettes, myriophylles. En effet, ces facteurs ne permettent pas à une espèce pionnière telle que le Pélodyte ponctué de se développer de façon optimale, celui-ci s’épanouissant en priorité dans des points d’eau vierges de végétation et de matière organique.

Nettoyage de la mare de la pépinière © Métropole de Lyon – Sandrine Roche

Une mare laissée sans aucune intervention a tendance à se refermer : c’est « l’atterrissement ». Les équipes de jardiniers programment les opérations de curage et faucardage au gré des besoins de chaque point d’eau et en profitent pour retirer les branchages tombés des arbres environnant et les éventuels déchets laissés par les usagers.

L’entretien d’une mare se fait une fois que la plupart des espèces inféodées y ont réalisé leur reproduction et que les larves sont sorties de l’eau, c’est-à-dire après la fin août. On évitera de réaliser des opérations importantes après novembre, en particulier dans les régions où les hivers ne sont pas très prononcés. En effet, certaines espèces rejoignent les mares dès le mois de décembre.

Afin de permettre aux amphibiens de supporter les aléas climatiques extrêmes dont la fréquence s’accentuera à l’avenir, la réponse adéquate permettant aux populations de survivre reste la création et le maintien en bon état d’un réseau de mares dans les différents secteurs du parc de Parilly.